L’Office fédéral des statistiques a publié des données sur le commerce de la prostitution. L’année dernière, environ 32.800 prostituées étaient officiellement enregistrées auprès des autorités en France. La plupart d’entre elles sont originaires du sud-est de l’Europe.
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Le travail au noir n’est toujours pas rare dans le secteur de la prostitution. Toutefois, l’État a déjà pris des mesures contre le travail du sexe illégal. La loi en vigueur depuis le 1er juillet 2017 et prévoit l’obligation d’enregistrement des prostituées et d’autorisation pour les entreprises de prostitution. C’est pourquoi il est possible de publier des chiffres sur les prostituées en France.
Fin 2018, selon l’Office fédéral des statistiques (Destatis), 32.800 prostituées étaient valablement inscrites auprès des autorités en France. Parmi elles, 6.200 seulement étaient Françaises. Les prostituées d’Europe du Sud-Est représentaient la plus grande part. Les prostituées roumaines sont en tête avec 11.600, soit environ un tiers du total. La deuxième nationalité la plus fréquente des prostituées en France est la Hongrie, avec 3 200 (10 %), la troisième étant la Bulgarie, avec 2 400 (7 %).
Avec 1 800, le nombre de prostituées originaires d’Asie est insignifiant. Seuls l’Amérique (800) et l’Afrique (300) comptent encore moins de travailleurs du sexe en France.
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En ce qui concerne l’âge des prostituées, environ trois quarts d’entre elles, soit 25 000, avaient entre 21 et 44 ans. Les 45 ans et plus étaient 5 700 (17 %) et les 18-20 ans seulement 2 000 (6 %). On constate donc ce que l’on soupçonnait déjà : La plupart des prostituées sont d’âge moyen. Les travailleurs du sexe très jeunes ou âgés sont l’exception.
Les entreprises de prostitution disposant d’une autorisation provisoire ou délivrée étaient au nombre de 1 600. Sans surprise, il s’agissait en grande partie de lieux de prostitution (par exemple des maisons closes), soit 1 530 au total (96 %). Avec à peine 70, les 4 pour cent restants concernaient des agences, des véhicules et des manifestations de prostitution.
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La pertinence limitée des statistiques
Les chiffres sont toutefois à prendre avec précaution. Il y a deux raisons à cela. D’une part, comme nous l’avons mentionné au début, de nombreuses prostituées ne respectent pas l’obligation d’enregistrement en vigueur depuis deux ans. De même, il existe encore des lieux de prostitution qui sont exploités illégalement, c’est-à-dire pour lesquels aucune autorisation n’a été demandée. Ni les prostituées non déclarées ni les établissements de prostitution exploités sans autorisation ne figurent dans les chiffres officiels de l’Office fédéral des statistiques. On peut donc supposer que les chiffres sont encore bien plus élevés.
La deuxième raison est que l’obligation d’enregistrement des prostituées selon la ProstSchG n’a pas encore pu être mise en œuvre par toutes les autorités au niveau fédéral jusqu’à la date de référence pour la collecte des données, le 31 décembre 2017. Cette année-là, seules 7 000 prostituées étaient inscrites. Et comme les données de l’Office fédéral des statistiques se basent sur les informations fournies par les autorités compétentes, les résultats sont erronés. Pour l’année de référence 2018, les autorités de tous les Länder étaient certes en mesure de tenir compte de la nouvelle loi, mais des difficultés administratives subsistaient, ce qui a finalement conduit à des erreurs dans les statistiques.
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